Pterodactyl, je crois que ça fait au moins deux ans que j’en parle ici. Dès la première écoute de l’album Blue Jay, j’ai su que je voulais les voir sur scène. J’étais tellement désespéré que j’étais prêt à traverser l’Atlantique pour aller me frotter en frontal à leurs crachats de guitares.
Et puis, une première tournée hors USA qui se dessine. Et miracle, comme pour me remercier, une première escale à Liège en guise d’ouverture de cette escapade européenne. Merci les gars.
Alors autant se la jouer franco : ce n’était pas tout à fait LA claque que j’espérais. J’aurais voulu me faire décrocher la mâchoire, en perdre l’usage d’une oreille et contracter une érection telle que j’aurais été incapable de reprendre le volant pour rentrer, faute de recul nécessaire sur le siège coulissant de ma Volkswagen. J'ai toujours été trop exigeant.
Néanmoins, il faut être honnête : ces petits gars savent se donner sur scène. Je dis « petits gars » parce que les
Pterodactyl, c’est vraiment encore des gamins. Je ne suis pas sûr qu’ils atteignent les 70 balais à eux trois. Quand ils passent en revue l’album
Worldwild (seuls les emblématiques
Polio et
Esses seront puisés du premier album), c’est avec un tel acharnement qu’on pardonne les yeux fermés les quelques « errements » d’une guitare qui a du mal à tenir l’accordage sous des assauts d’une telle sauvagerie.
Sur scène, Pterodactyl reproduit à la virgule près la dualité qui m’a tout de suite fait craquer : d’un côté un bordel sonique sans nom, de l’autre une certaine naïveté pop soulignée par des refrains haut perchés. Certains leur reprocheront une rigueur assez approximative. Personnellement, j’y ai surtout décelé une fraîcheur revigorante et toute bienvenue pour souligner l’arrivée du printemps.
Pour ne rien gâcher,
Pterodactyl a profité de l’occasion pour annoncer la sortie imminente d’un nouvel album sur le label suédois
Deleted Art. La bête intitulée
Arnold’s Park devrait être disponible d’ici quelques jours. Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules,
The Green Corridor, un split EP avec
Oneida, est également prévu dans les jours qui viennent, cette fois sur le label allemand
Altin Village.