vendredi 9 mai 2008

Une sinusite et un petit dictaphone pas cher

Jeudi, APSE se produisait sur la scène de l'Orangerie dans le cadre des Nuits du Bota. Je les avais loupés une paire de fois, notamment quand ils avaient fait l'ouverture de Liars à l'Ancienne Belgique. Cette fois, je voulais prendre ma revanche et j'en ai eu pour mon argent. Pour juger de la qualité d'un concert, il y a un critère qui ne ment jamais : si je rentre chez moi avec le sac un peu plus lourd de quelques CD (tout ce qu'ils proposaient en vérité, soit l'album, l'EP, deux compiles de démos et un side project), c'est que j'en ai pris plein les dents.

Sur scène, première surprise : APSE est une bande de gamins. On leur donnerait 20 ans tout au plus. Et pourtant, tout comme sur le splendide album Spirit, lorsqu'ils saisissent leurs instruments, ils font preuve d'une maîtrise étonnante. Ce qui ne les empêche pas de revendiquer la fougue caractéristique de leur jeune âge : un chanteur androgyne tout flasque dont la voix se noie dans des échos de cathédrale, un guitariste sosie d'Omar Rodriguez, le timbré de Mars Volta, un bassiste monté sur ressorts.

Accoudé sur la scène (la salle était à moitié vide), j'ai pu vraiment apprécier ces petits brics et brocs qui composent la musique d'APSE. D'abord, les samples proviennent souvent... d'un dictaphone que le guitariste approche des micros de sa guitare. Fallait oser... Il presse la touche lecture, rebobine, presse la touche lecture, rebobine, etc. Ensuite, la vraie claque monstrueuse est l'oeuvre du bassiste en culotte courte. Non seulement, il a disposé un vibrato sur son instrument (je n'avais jamais vu ça non plus...) mais il possède une pédale qui, lorsqu'elle est enclenchée, fait vibrer les murs. Je pense que tous les Bruxellois ont ressenti des petites secousses dans leur salon ce jeudi. En tout cas, malgré mes boules Quiès, j'ai dû par moments m'éloigner des baffles. Mon long nez vibrait tellement au son des infrabasses que ça l'a décongestionné. Quand je pense que depuis des années, j'essaie de me débarrasser d'une sinusite chronique à coups de sprays en tout genre. Il suffisait d'y penser : promener mes narines dans le sillage d'APSE et je peux respirer à nouveau.

Merci APSE.

Pour l'histoire, le concert fut d'une puissance rare. Une sorte de transe où le post-rock des premiers albums de Mogwai croiserait le Velvet Underground qui aurait fait une overdose de Red Bull. L'énergie déployée sur scène par ces petits gars me rappelait par moment 65DaysOfStatic, débarrassé de leurs postures de boys band.

Pas encore de date officielle pour la sortie du nouvel album, mais ça ne saurait tarder.

Le liens intéressants :
Le site officiel http://www.apsemusic.com/
Sur MySpace: http://www.myspace.com/apse

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