lundi 9 avril 2007

Impressions du festival Rhâââ Lovely

Ce samedi 7 avril, la petite commune de Fernelmont, près de Namur, a accueilli la 8e édition du festival Rhâââ Lovely. Entre une Silly Pils et un verre de Troublette, nous avons tout de même pris la peine d'aller voir quelques concerts. Morceaux choisis.

Du tout bon

K-Branding
En plein milieu de l'après-midi, ce sont les belges de K-Branding qui assènent le premier coup de massue. Trio punk-jazz formé d'un batteur, d'un saxophoniste et d'un guitariste, K-Branding livre un set musclé, qui emprunte tant aux improvisations free jazz qu'au rock expérimental de Liars. Loin de tout conformisme, leur musique se construit selon un assemblage de sons plus tordus les uns et que les autres, soutenu par une batterie épileptique. Première claque de la journée face à ces trois fous furieux en transe dans un champ du Namurois.

Site officiel : www.k-branding.be

Rothko
Un peu plus tard dans la journée, ce sont les Britanniques de Rothko qui, dans un style tout autre, ont démontré l'étendue de leur talent. Ce quatuor atypique (deux basses, une batterie et un claviériste-bruitiste) a envoûté le public de ses paysages sonores dépouillés. Ambiances post-apocalyptiques pour ce groupe dont l'album Wish For A World Without Hurt sorti en 2003 s'inspire ouvertement de l'après 11 septembre. Sur scène, le dialogue entre les deux basses (chaque instrument joue quelques notes puis cède la "parole" à l'autre et ainsi de suite) est simplement superbe. Peut-être la plus intello de la journée, la prestation de Rothko n'en demeure pas moins intrigante. L'approche minimaliste n'est pas sans rappeler celle du duo allemand http://www.rothkomusic.co.uk

Part Chimp
Avec Part Chimp, on entre carrément dans la catégorie des poids lourds. Le soundcheck expédié en quelques minutes annonçait déjà la couleur : amateurs de sophistication, passez votre chemin. Dès les premières notes, les trois écossais ont entamé leur set pied au plancher et n'ont jamais ralenti la cadence. Les deux guitaristes vomissent leurs riffs graveleux sur leurs instruments désaccordés. Après le concert, l'un de deux gratteux, le sourire aux lèvres, m'a dévoilé la formule magique qui fait sonner leur 6 cordes comme des Boeing en feu : "Les deux guitares sont accordées en Si. Chaque corde est en Si. Ça nous évite de devoir nous creuser la tête pour trouver des accords qui sonnent juste." Voilà donc le secret de ce son en putréfaction qui accompagne leurs compositions survoltées. Résultats : de bons pogos et quelques litres de sueur !

Site officiel : http://www.partchimp.com

Et du moins bon aussi...

Je n'ai jamais connu de festival pouvant se vanter d'offrir l'affiche parfaite. Le Rhâââ Lovely ne fait pas exception à la règle. Parmi les déceptions de cette 8e édition, épinglons rapidement :

Bracken
L'album We Know About The Need demeure une des bonnes surprises de ce début d'année. Malheureusement, comme on pouvait le craindre, le phénomène Bracken s'éteint rapidement sur scène. Samples mal ajustés, son approximatif, batterie trop présente et un chant pas toujours très juste auront eu raison de ma patience. La poisse était également de la partie puisqu'un des micros s'est subitement mis à déconner en plein concert.

Yndi Halda
Présentés comme une des valeurs sûres de cette année, les britanniques de Yndi Halda m'ont laissé de marbre. Leur post-rock larmoyant donne dans le déjà mille fois entendu. Leur attitude de scouts heureux sur scène est insupportable. Je réessaierai quand ils auront du poil au menton.

Crippled Black Phoenix
Comme pour Bracken, Crippled Black Phoenix souffre du trop grand décalage entre l'ambiance de l'album et celle de la scène. Trop lisse, trop sage, trop convenu. Par ailleurs, être programmé entre Part Chimp et Pelican ne jouait pas vraiment en leur faveur.

Pelican
Ce quatuor instrumental a fait illusion pendant un bon quart d'heure : les riffs lourds, puissants et dévastateurs annonçaient le concert le plus violent de la soirée. Malheureusement, l'effet est vide retombé lorsque, après trois morceaux, Pelican s'est borné à resservir la même soupe tout au long du set. Les titres se suivent et se ressemblent tellement qu'on jurerait entendre les mêmes. Pas assez varié et trop linéaire.

Les photos du festival Rhâââ Lovely seront bientôt en ligne ici.

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