samedi 28 avril 2007

The Cinematic Orchestra - Ma Fleur

Et mon cul ?

A mon grand désarroi, le nouvel album de The Cinematic Orchestra décroche haut la main le titre de la plus grosse déception musicale des 10 dernières années. Un groupe que je suis à la culotte depuis si longtemps, qui a sorti tant de belles choses dans le milieu jazzy et qui tombe dans la popinette d'ascenseurs, ça fait vraiment peine à entendre. Après 10 écoutes acharnées de Ma Fleur, "transparente" est le seul qualificatif que m'inspire cette succession de chansons sans âme. C'est typiquement le genre d'album qui passe totalement inaperçu: la dernière plage arrivée à terme, il faut dix bonnes minutes pour réaliser que le calvaire est terminé. Après deux titres, mon attention était déjà ailleurs.
J'ai deux théories pour expliquer le niveau au ras des pâquerettes de ce quatrième album de The Cinematic Orchestra.

Théorie n°1
Après avoir sorti trois albums acclamés haut et fort par la critique (Motion, Everyday, The Man With The Movie Camera), réalisant la synthèse parfaite entre acid-jazz instrumental et cultures urbaines marquées tant par le hip hop que par la drum'n'bass, les lascars de The Cinematic Orchestra se rendent compte que l'avant-garde, c'est bien joli mais ça ne paie pas les factures. Ils scrutent donc de près la tête des charts et décident de sortir l'album-pute qui leur permettra d'être diffusés sur les ondes les plus fréquentées de la FM. On emprunte donc trois notes de piano miéleuses à Coldplay, le chant prépubère de Keane et des arrangements gonflés aux violons pleurnichards. Au diable les lignes de contrebasse groovy, la batterie hyperkinétique et les tsunamis de saxophones. Place à la pop larmoyante qui trônera par caisses de douze sur les présentoirs de HMV, histoire de vendre quand même quelques milliers de disques et de pouvoir enfin s'offrir une familiale de marque suédoise. Il n'y pas de raison que ce soient toujours les mêmes qui en profitent.

Théorie n°2
Jeff Buckley a eu un fils illégitime avec Brian Molko avant sa dernière partie de pêche. Frustré que son existence soit restée cachée pendant tant d'années, le gosse a décidé de frapper un grand coup : depuis 6 mois, il séquestre The Cinematic Orchestra dans un ranch du Wyoming, les oblige à enregistrer ses propres compositions sur son iMac et espère que le fruit des ventes de cet album inepte lui permettra de s'offrir les cours de navigation qui ont jadis tant manqué à son père. Sa licence en poche, il libérera les musiciens et partira vivre parmi les siens sur l'Ile de Pâques.

Dans les deux cas, j'espère que The Cinematic Orchestra se sortira rapidement de ce pétrin pour revenir à des compositions qui correspondent mieux à l'étendue de ses talents. Mais pour cette cuvée 2007 qui a tourné au vinaigre, je suis désolé, ce sera un zéro pointé.




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